Comment fumer du crack dans un hôpital sans se faire prendre.

Je viens de m'acheter une cigarette électronique. C'est dégueulasse, et ça va forcément finir par me faire claquer, mais ça emmerde les fumeurs. Ça pue un peu, ça fait de la fumée, et tu peux faire des grands geste avec, et leur cracher la fumée à la gueule pour les rendre encore plus dingues. Ça marche super.

Le pire, c'est que tu n'as même pas besoin de ce genre d'artifices pour faire chier ces types. Tu pourrais souffler dans une paille ou même dans un sexe de lémurien desséché, ça ne ferait aucune différence. Tout est dans l'attitude. Si tu fais semblant de fumer et que tu sembles y prendre du plaisir, tu vas tout de suite avoir la meute des biens-pensants-à-ta-santé-à-ta-place qui vont te sauter aux couilles. Leur but est évidemment de te les arracher.

C'est facile à voir. Un simple mécanisme de frustration. Il y a un gars qui te vois en train d'apprécier quelque chose qu'il ne comprend pas, et il a beau fouiller dans les recoins de sa petite cervelle étriquée, il n'arrive pas à se mettre à ta place. Il perd toute empathie. Tu deviens l'étranger. Tu deviens le mal.

J'en ai marre de ces conneries. Je veux leur montrer de quel bois je me chauffe. Je veux pouvoir pisser dans la rue si ça me chante. Je veux pouvoir me balader à poil sous les fenêtres de l'Élysée en gueulant que Carla est une morue. Je veux pouvoir fumer le cigare dans le hall d'attentes de mon médecin. Je veux pouvoir faire des blagues avec des allumettes et des chaussures dans un Boeing. Je veux pouvoir lire des magazines pornographiques dans les églises. Je veux  - je veux encore faire plein d'autres choses, mais je sais que très certainement, on m'empềchera de les faire. Et que les types qui m'empêcheront de le faire seront les mêmes que ceux qui m'empêchent de fumer.

(Le dessin est tiré de l'excellent Transmetropolitan de Warren Ellis)